/ KARATE

4. Les applications médicales

La pratique du karaté peut s’effectuer à tout âge, avec différentes conditions physiques.

Il se plie particulièrement bien à la forme d’activités physiques adaptées (sans chute, choc, contact, combat et compétition), avec une intensité d’effort progressive, et a déjà prouvé son efficacité sur des patients atteints de cancer ou de maladie chronique. Une pratique avec un professeur compréhensif, accompagnée d’une bonne écoute de son corps permet au pratiquant d’améliorer sa santé physique et mentale, tout en se faisant plaisir.

Une pratique régulière du karaté permet notamment de développer son endurance musculaire, sa vitesse, son équilibre, en mouvement et statique, sa coordination, son orientation dans l’espace et dans le temps, sa force ainsi que sa masse musculaire, sa souplesse au niveau des articulations et des muscles, sa concentration et sa mémoire, grâce à la mémorisation des katas (enchainement de techniques codifiées de combat contre un adversaire imaginaire, semblable à une chorégraphie), ainsi que sa perception et sa réflexion sur des domaines allant parfois au-delà d’un simple entraînement sportif.

Pour les personnes en bonne santé, le karaté permet de lutter contre la sédentarité et le vieillissement. Pour les personnes d’un certain âge, le karaté contribue à la prévention des troubles de l’équilibre, au maintien de la densité osseuse et à l’amélioration de la concentration.

Hiroo Mochizuki, 10ème dan Hiroo Mochizuki, 10ème dan

Un karaté adapté peut être proposé aux patients victimes d’accidents vasculaires cérébraux en complément de la rééducation classique, avec pour objectif d’éveiller et de renforcer la commande et la réutilisation des membres paralysés. Suite à un AVC ou un infarctus, des personnes souffrant de maladies cardiovasculaires stabilisées pratiquant un karaté adapté diminuent leur risque de complications ou de récidive. Le karaté peut également contribuer à contrôler la pression artérielle de patients souffrant d’hypertension artérielle modérée par la prise de conscience du fonctionnement de son corps, le contrôle, puis la maîtrise de soi.

Les patients en traitement ou en rémission d’un cancer, et plus particulièrement du sein, du côlon, de la prostate ou des cellules du sang par exemple, peuvent mieux supporter les lourds traitements, lutter contre les rétractions dues à la chirurgie et soulager la fatigue et la dépression, grâce à un karaté adapté. Ce dernier, par la pratique contrôlée d’une activité physique, peut même diminuer le risque de récidive en cas de cancers du sein, du côlon ou de la prostate. Cela a été démontré par la chercheuse Wendy Demark-Wahnerfried de l’université de Duke, présentant une réduction du risque de rechute de l’ordre de 50% à 60% en ce qui concerne un cancer du sein.

Comment cela est-il possible ? Le karaté permet d’accéder à une activité physique qui va réduire la quantité de tissu adipeux (principal site de stockage des toxines cancérigènes), les excès d’oestrogène et de testostérone qui stimulent la croissance des cancers, le taux de sucre dans le sang, et donc la sécrétion d’insuline qui contribue à l’inflammation des tissus, et à travers elle à la dissémination des tumeurs. En apprenant la bonne posture, les gestes de la frappe dans l’air avec pieds et mains, à effectuer un kiai (cri profond et impressionnant permettant une libération d’énergie intérieure), et avec l’accompagnement des autres membres d’un groupe, le karaté peut aider à surmonter la maladie, à force de se battre encore et encore contre des ennemis invisibles, la fatigue ressentie en fin de séance et d’une manière générale, commence à diminuer. Tout comme la méditation peut aider à améliorer le contrôle de soi au travers de la respiration, un travail similaire peut s’effectuer avec le karaté.

Kiai de Bruce Lee Kiai de Bruce Lee

En 2010, 1 enfant sur 3 entre six et neuf ans est atteint d’obésité, principalement due à une forte sédentarité (TV, ordinateur, jeux vidéo…). Pour contrer cela, l’Union Européenne cofinance un projet nommé “Sport at School”, en partenariat avec la Fédération Française de Karaté. Le karaté sert alors d’outil au niveau de la santé, et se révèle très bon. Outre l’effort physique, l’importante variété de la discipline permet un travail statique ou dynamique, mais permet aussi aux enfants de découvrir leur corps, via des systèmes de visées sur cibles et de déplacements. C’est donc une discipline riche, adaptée et proposée via des parcours pédagogiques, pour permettre aux enfants d’inclure des gestes et de la technique dans leur pratique. L’enfant doit trouver sa solution, et ainsi il comprendra et intègrera mieux les différents mouvements. En France, ce sont 4 écoles primaires parisiennes qui ont été sélectionnées pour l’expérimentation en janvier 2016, où des professeurs à la fois d’éducation physique et sportive et de karaté, vont aider les enfants à découvrir une nouvelle forme d’exercice physique et mental au travers d’une initiation au karaté. Plus tard, le karaté peut aussi aider les personnes souffrant de diabète de type 2, de surpoids ou d’obésité, à équilibrer leur glycémie, contrôler leur poids et réduire leur risque cardiovasculaire.

Le karaté est donc parfaitement praticable sous des formes bien évidemment adaptées à chaque type de situation, aussi bien par des personnes à mobilité réduite, que des personnes souffrant de handicap mental ou de handicap visuel. L’appellation officielle va alors porter le nom de “para-karaté”, et c’est sous cette dénomination que l’International Paralympic Comitee envisage, avec la World Karaté Federation, l’intégration de cette discipline dans les sports paralympiques officiels. Deux types d’épreuves seront alors disponibles : le kata (combats stylisés) en individuel et par équipe, et le Ippon-kumite (combat).

Franck Duboisse, champion du monde WKF 2014 Franck Duboisse, champion du monde WKF 2014


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Sources :


arnaud

Arnaud Favier

Entrepreneur, cofounder & CTO at Flambo, PhD in computer science and software engineer

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